Le 1000 Feuilles, le nouveau fond : prometteur ?
Lundi 24 août
Ce lundi nous partons à 4 pour continuer l'exploration avec Damien, Adrien et Jean-Noël. Nous rentrons à 10 h dans la cavité. Jean-Noel connaissait le méandre de la Guerre Karstique mais n'avait pas vu le boyau. On parlemente à deux reprises avec le virage à 90° en sortie du boyau mais cela reste quand même étroit et complexe. Après deux tentatives il ne se sent pas de le passer, ce qui est compréhensible, et décide alors de remonter...
On ouvre l'entrée du P6, ce qui devient un peu plus confortable. On poursuit notre route, on équipe le ressaut de 6 m avec une corde pour faciliter la remonté. Une fois arrivé au palier du P11 je pars faire la topo de la branche boueuse. Je m'engage dans une petite chatière, je grimpe derrière sur quelques mètres et m'arrête dans une pièce avec une suite, pas très engageante et beaucoup trop étroite. Je les retrouve et on reprend la route. Dams équipe une main courante jusqu'au puits de 17 m, pendant ce temps avec Adri on continu la topo. Une fois arrivé en bas de ce puits on mange un peu, la faim se fait ressentir.
On arrive au terminus de la dernière fois et on ouvre la tête de puits assez rapidement. C'est un puits de 8 m, bien formé. En bas il y a deux étages, un remontant sur des banquettes, et l'autre descendant. Celui du haut s'arrête contrairement à celui du bas. Il y a un ressaut bien trop étroit que nous ouvrons en un coup, "one shot". On l'équipe, c'est un petit puits de 5 m. Une fois en bas le méandre fait un beau S avec des virages à 90°. Derrière ça il y a un peu plus d'espace, un beau plancher stalagmitique nous offre un canapé confortable ! Mais... la suite n'est pas évidente : le ruisseau se perd dans un petit passage impénétrable ; en remontant de quelques mètres en face on remarque une ouverture avec un petit puits derrière.
On choisit alors la deuxième option. On ouvre l'entrée du puits, comme d'habitude... La suite n'est vraiment pas très engageante non plus, il y a beaucoup de mise en charge... J'équipe et descend, c'est un petit puits de 6 m. Derrière ça ne donne rien, ça s'arrête au bout de quelques mètres et ça remonte dans un boyau beaucoup trop étroit : un petit affluent impénétrable. Je reste en bas, et je fait la topo de cet endroit, car inutile de revenir. Du coup... La suite est avant, là où le ruisseau coule.
A hauteur du visage le méandre fait environ 15 cm, et en bas 30 cm. On s'allonge dans le ruisseau pour essayer de voir la suite mais c'est difficile... Par contre, le courant d'air se fait ressentir de nouveau à cet endroit. On cri à l'intérieur, un écho est bien présent de l'autre côté. On entend de l'eau également, des gouttes tombent dans des gours. Le chantier n'a pas l'air extrêmement pénible, il y a pas mal de place pour travailler. Il semblerait qu'il faut ouvrir le passage sur 4-6 m environ. A cet endroit la roche change, on dirait maintenant de la brêche, avec de la dolomie comme liant (ressemblant au plafond du Trou de la Poutge). On remonte à un bon rythme (en 1h45), fatigué, mais après s'être sustenté. Nous sortons finalement à 21 h, après avoir passé 11 h sous terre.
Bilan : On a fait 125 m de topographie. Le fond où il y a le chantier à entreprendre est à - 174 m. Le fond mis en charge est à - 177 m. Nouveau record pour le Nistos, et ce n'est pas fini ! On en a eu la preuve, après des passages étroits ça peut se re-ouvrir et continuer ! Surtout qu'il y a de l'air et de l'écho !