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Spéléo Corbières Minervois
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7 novembre 2020

Co(rona)tiella 2020

Cette année encore, les copains lozériens du GS TNT ont organisé une virée sur ce beau massif. Il était prévu d'avoir une grosse équipe mais ce sont cinq spéléos qui se sont retrouvés là-haut. Et cette année, le SCM était en force avec la venue de Adrien et de Damien, les Heckel et Jeckel des Hautes-Pyrénées. Leur bonne humeur et leur motivation ont apporté un nouvel élan aux trois cinquantenaires. Le Génépi et autres spécialités pyrénéennes qu'ils ont apporté n'y étaient sûrement pas pour rien non plus.

Premier matin avec la neige En bas du premier pierrer Refuge

Malgré la pluie puis la neige en tout début de séjour, on a bénéficié le reste de la semaine d'une météo exceptionnelle avec des sommets enneigés tout autour de nous. Et les deux-trois annonces des gouvernements espagnols et français n'ont pas gaché notre escapade. Ni celle d'ailleurs des nombreuses et nombreux randonneurs qui se sont succédés au refugio de Armeña. Il faudrait que ces grosses têtes qui nous gouvernent viennent y faire un tour, cela leur eviterait de raconter et de faire des conneries...

Dimanche 25 octobre

Arrivée en toute fin d'après-midi des Guillaumes et de Lionel sous le crachin, puis, plus tard, de Damien et d'Adrien sous une pluie battante. Pluie qui se transformera en neige pendant la nuit jusqu'à déposer 10 cm de poudre sur le plateau où il y a les trous.

Lundi 26 octobre

Pas en forme pour aller sous terre, Lionel refait un portage afin d'aller chercher sa quincaillerie, la perfo, la batterie et d'autres bricoles.

Damien et Guillaume du Lac descendent à -550 au A351 pour équiper un puits de 40 m qui doit shunter le difficile accès jusqu'à la rivière. Ce sera le " Puits aux deux fistuleuses ". Ils explorent ensuite des amonts tout en essayant de comprendre la logique du secteur. C'est un noeud où plusieurs actifs se rejoignent et se croisent. Dans une petite salle, ils trouveront deux actifs : un qui coule dans un sens, un qui coule dans l'autre.

Haut P70 à -200 Beau contact vers -550 Un des actifs du fond

Adrien et Guillaume du Causse font la topo du A366 trouvé en 2019 et déjà exploré jusqu'à -50. Il s'agit d'une cavité commençant par une galerie fossile (pardon un paléodrain) traversée par plusieurs écoulements. Pas de grands puits, des concrétions et de l'argile, on ne se croirait pas au Cotiella s'il n'y avait pas les 4°C du courant d'air. Ils explorent deux autres petits puits et s'arrêtent sur un retrécissement.

Mardi 27 octobre

Damien, Adrien et Lionel descendent au A366 pour continuer l'explo. Au programme, rééquipement de certains puits, agrandissement du " Double fax ", et continuation de la topo. Ils sont rejoints par Guillaume du Lac qui reprend l'équipement pour gratter des maillons rapides et des mousquetons et pour corriger des bricoles. On papote, on mange, on se réchauffe en doublant des spits...

On reprend l'explo mais malheureusement, le Disto refuse de s'allumer pour Lionel. Quand ça veut pas, ça veut pas... Au bout du rééquipement, Adrien et Damien équipe un nouveau puits de 20 m où l'eau se faufile dans un méandre où même les fins pyrénéistes ne se risquent pas. Une lucarne plus haut donne accès à un nouveau puits que Lionel équipe prestemment : un AF, un spit et c'est parti ! En bas du puits de 15 m, un méandre, un coude rapidement mis au gabarit au marteau donne accès à un puits... qu'il faudra revenir agrandir car il commence à se faire tard. On ressort à la tombée de la nuit sous la lumière de la conjonction Lune-Mars. En Aragon, le gouvernement vient de reconfiner la province...

Froide ambiance pour se changerAdrien contentHeckel et Jeckel font de la spéléo Lionel dans une lucarne

Guillaume du Causse a passé son après-midi à pointer des trous et à les marquer. Du moins tant que le GPS a bien voulu fonctionner. Quand ça veut pas, ça veut pas...

Mercredi 28 octobre

Damien et Lionel remontent au A366 en vue de l'agrandissement terminal. Mais en surface, des considérations techniques à base de pailles, de protection électronique de batterie et d'absence de piles les obligent à réviser les objectifs. Ils refont le tour du trou pour vérifier des lucarnes boueuses et étroites, vérifier des escalades et tout visiter. Ils revoient une autre branche près de la surface où un beau puits protégé par deux banquettes de méandre les nargue. C'est le Puits aux Marnes Bleues. En fait, l'accès au puits se fait par une désescalade au milieu de calcaires marneux avec des reflets bleus. Mais peut-être est-ce à cause des leds ? En tout cas, le nom est joli, on le garde.

Oh la belle tonche !Adrien et Guillaume du Causse descendent au A351 pour topograhier les découvertes et continuer l'explo. A -120, la gaine de la corde s'arrache sur 20 cm au moment où Adrien passe. Un peu secoué, il rejoint le fractionnement plus bas le plus légèrement possible et informe Guillaume qui, lui, est déjà passé sans problème. C'est alors qu'Adrien réalise qu'il aurait du rester à la déchirure et l'isoler dans un noeud. Sous terre, pas de Ctrl+Z...

N'étant attendu que tard le soir, ils décident de continuer l'explo. Après tout, il reste 70% de résistance de la corde... La descente se fait plus circonspecte. On vérifie les noeuds, les maillons. On se dit que cette 8mm en fixe depuis 10 ans, et ben, on aurait pu la changer. A la descente, le P8 équipé sur deux concrétions un peu fines à leur goût finit de refroidir l'ambiance et le courant d'air n'y est pas pour grand chose.

A pied d'oeuvre, ils ajoutent quelques dizaines de points à la topo dans les conduits explorés la veille. Puis continuent vers l'amont en topographiant. Ils s'arrêtent en haut d'une salle impossible à désescalader avec vue sur une cascade. Un des objectifs de la semaine consistait aussi à trouver un accès plus direct, notamment par la trémie arrosée de -512 qui est toute proche.

A la remontée, ils déséquipent les puits arrosés car au vu de l'état des cordes, ils jugent que les explos ne doivent pas continuer en l'état. Au PGFA (Puits de la Grosse Frayeur d'Adrien), Guillaume du Causse passe devant et isole la tonche dans un noeud. Dans la foulée, ils déséquipent les cordes les plus vieilles et les remontent à la surface.

Guillaume du Lac s'est quant à lui "reposé" en faisant un portage aux voitures.

En France, Macron reconfine pour un mois. Si ça continue, je vais passer l'hiver là-haut...

Jeudi 29 octobre

Petite journée pour Guillaume du Lac et Lionel qui vont au A351 pour changer des cordes jusqu'à -200.

Pendant ce temps les trois autres vont au A366 pour continer l'explo. Ayant réglé les soucis techniques de la veille, ils peuvent agrandir le dernier puits. Celui-ci queute misérablement dans une fissure étroite. Quand ça veut pas, ça veut pas... Ils déséquipent tout le bazar et remontent.

Oh la belle équipe ! Damien à la manoeuvre Retour sous la Lune

Vendredi 30 octobre

C'est déjà le départ ! Au refuge, Adrien, Lionel et Guillaume du Lac rangent et inventorient.

Peu concernés, Guillaume du Causse et Damien retournent au A366 pour vérifier le Puits aux Marnes Bleues. Après une étude poussée, Damien agrandit le méandre rapidement. Le puits est beau, propre et large. En plus ça continue ! Le puits suivant devra quand même attendre l'année prochaine. Quand ça veut, ça veut ! Au refuge, ils sont accueillis avec vin rouge et charcuterie par des randonneurs français et espagnols qui se foutent du confinement comme moi de ma coupe de cheveux.

Damien a fait parler sa science

Ils finissent pas arriver aux voitures où attend le reste de l'équipe devant un feu de bois. Demain, on traverse une beau morceau de la France avec chacun son attestation rédigée au crayon topo sur un dos de topographie...

plan-A351 cp-A351

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Commentaires
R
Content aussi de voir une réaction saine à la psychose collective organisée.
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S
Je vois que la "Nistos Team", comme les Tachous a baptisé l'équipe, n'a pas été de trop... Et contente que tout le monde rentre intact, après la frayeur d'Adrien ! Bien aussi de voir les photos de grands espaces...
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S
Oui super boulot réalisé dans des conditions difficiles. De quoi remotiver les troupes du Cotiella et de reprendre de belles explos. Bravo à tous.
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J
Bravo à l'équipe ,super boulot!<br /> <br /> J'ai remercié Adrien de tous ces efforts d'une bonne paëlla, entre voisins ils faut se soutenir.
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