Aller retour éclair au Poudac le 5 décembre
En cette belle journée d'hiver, nous avons évolué dans la neige des Hautes Pyrénées (Stoche et Coco). La beauté de la chaîne était à couper le souffle, les paysages à Plan de Pouts, étincelants de givre, d'une finesse incroyable.
Deux missions pour nous:
- décharger les cartes des fluorimètres à la source pérenne et au PP4. Ces deux instruments sont en place depuis le 21 novembre, jour de l'injection au Bourridé. Aucune trace du passage du kilo de fluorescéine injecté dans la perte ouverte, sur l'autre flanc du Mont Caup. Ils ont été laissés en place, batteries remplacées.
- Enrouler et récupérer les 3 longueurs de tuyaux traversant la prairie entre l'Arize et le Bourridé. Ils étaient sous la neige, partiellement remplis de glace, Stoche a failli y laisser les doigts. On a pu embarquer les 120 m de tuyaux dans le berlingo...
Un essai de synthèse de ce traçage:
Le traceur n’est pas ressorti dans le délai «attendu» qui correspondrait à la distance (3400 m). La surveillance au Plan de Pouts n’est pas en cause, malgré nos craintes et atermoiements, les deux fluorimètres ont parfaitement scruté l’eau sans détecter de traceur.
Nous avons injecté 1 kg de traceur, pouvant être détecté par un fluorimètre de terrain (sans turbidité) jusqu’à 0.1 μg/l, soit l’équivalent de 10 000 m3. Il faut 21 heures à Larise (à ce régime d’eau), pour écouler ce volume. La quantité de traceur était suffisante.
C’est donc l’injection et le transfert qui doivent être suspectés. L’injection a été réalisée après dilution, le mélange a entièrement disparu de la vasque sableuse où nous l’avions versé.
Après le soutien par pompage dans la rivière durant 3 heures (± 400 m3), le soutien a été assuré par gravité à un débit de 3.5 m3/h. Dès le début de l’alimentation par gravité, des graviers du lit ont été entrainés et ont obstrué partiellement les tuyaux. Nous avions rétabli la circulation normale, mais sans protection l’incident a pu se reproduire rapidement... Plusieurs jours après, José avait noté qu’aucun débit n’alimentait la vasque. Notre erreur est là. Il est probable que
le volume «marqué» n’ait jamais atteint une circulation pérenne, ou du moins continue pour l’atteindre.
Nous pensons peu probable un piégeage du traceur par les sédiments qui sont sableux pour la partie visible et non argileux.
Si la quinzaine de jours à venir n’apporte pas le signal attendu, on pourra déclarer l’échec du traçage, mais en tirer les leçons pour le renouveler: un débit par pompage plus longuement maintenu (pompe et tuyaux d’un débit plus fort) mais surtout une protection des extrémités immergées dans le lit de la rivière pour éviter l’obstruction.
Le traceur pourrait être poussé par une prochaine crue, mais nous aurons d'ores et déjà perdu les caractéristiques recherchées soit le temps de passage et la courbe de restitution d'une circulation en continu.